• Plusieurs jours passèrent. Ces derniers furent plutôt calmes. Je ne me suis pas transformé durant cette période de tranquillité. Je ne comprends pas bien ce monde. L'attaque de Nyasa passait inaperçue, et les humains continuaient à vivre en souriant. Pourquoi taire cette attaque ? Pour ne pas alerter la population et continuer à faire croire à une utopie inexistante ? Le bruit de l'ouverture de la porte de ma chambre me fit tourner la tête. Narlizu était entré. Il était venu chaque jour depuis la fois où nous avions scellé un accord. Il portait des vêtements entre ses bras.

    ─ Je t'apporte des vêtements, vu que tu n'en a pas.
    ─ Merci. Dis-moi, qui sont les dirigeants de ce monde ?
    ─ Le Maître de la Ligue, et le Conseil 4. Le Maître est tout puissant, sa parole doit être écoutée. Il a toujours raison, sur tous les sujets. Le Conseil est moins puissant. Ils pourraient tous se mettre contre le Maître, mais la dernière fois qu'ils ont tenté, ce dernier les as battus à plate couture. Il a exécuté l'ancien Conseil, et désormais, il a des sbires répondant parfaitement à ses ordres.

    Comme je le pensais. Ce monde est corrompu par le pouvoir. N'y aurait-il pas un but plus recherché derrière tout cela ? Il me semble étrange que le Maître ne recherche que la puissance. Tout cela n'est pas net. Je reportais mon attention sur Narlizu.

    ─ Hé. T'es prêt à partir ?

    Le jeune homme me regarda de haut en bas.

    ─ Penses-tu être assez reposé pour cela ?
    ─ Oui. Je serais aisément capable de parcourir la région.
    ─ J'espère que tu ne mens pas. Je t'attends dehors.

    Il sortit de la pièce. Je tirais les rideaux et enfilais avec les vêtements qu'il m'avait apporté. Des vêtements basiques, mais chauds, ainsi qu'une écharpe. J'enroulais cette dernière autour de mon cou et sortit du Centre. Comme promis, mon allié m'attendais dehors.

    ─ Allons-y.

    Une fois entré sur la route 301, hors de portée d'oreilles, Narlizu se tourna vers moi.

    ─ Au fait … Tes vêtements ne vont-ils pas gêner ta transformation ?
    ─ Je ne pense pas.

    Nous n'avions pas fait deux pas qu'un gigantesque Pokémon se dressait devant nous. Un Mackogneur. Il n'avait pas l'air amical. Il était même agressif. Il envoya deux de ses bras en direction de Narlizu. Le même sentiment qui m'avait envahi lors de l'attaque de Nyasa m'envahit. Ma fourrure poussa rapidement, ma corne et ma queue apparurent tandis que mes doigts se changeaient en griffes acérées. Les vêtements s'étaient fondus en moi, me laissant libre de mes mouvements. Je plaquais mon allié au sol, contrant ainsi l'attaque du Pokémon. Ce dernier paru furieux et hurla de rage. Il tenta la même attaque en ma direction. Si je bougeais, Narlizu allait prendre pour moi. Je restais immobile et encaissais l'attaque. Heureusement, elle n'était pas très puissante. Je résistais facilement et m'avançais vers lui d'une démarche assurée. Je fis mine de lui sauter dessus avant de me pousser sur la droite. La feinte marcha comme prévu : Le Marckogneur envoya ses bras devant lui, pensant me contrer, mais j'étais déjà dans son dos. Je le lui labourais, sentant sa chair se déchirer aussi facilement qu'une feuille de papier. Il hurla de nouveau, de douleur. Je sentis un sourire se dessiner sur mon visage. Je reculais d'un bond, alors que le Pokémon … Non, que ma proie se retournait. Elle se dirigeait  vers moi. Seulement, elle boitait, et semblait à bout de souffle. Je l'attendais patiemment. Elle tenta de me plaquer au sol, mais je l'esquivais habilement. Effondré sur le sol, ma victime ne parvenait pas à se relever. J'entendais mon allié arriver.

    ─ Terminé.

    Je brandis ma patte et déchirais la gorge de ma proie avec facilité. Un flot de sang s'en échappa, teintant une partie de mon pelage et l'herbe en rouge. Un petit ruisseau se forma, créé par le lac du liquide s'échappant du corps du Pokémon. Je regardais paisiblement le spectacle, nullement affecté par tout ça. Un son me fit me retourner. Narlizu me paraissait étrange. Il avait peur ?

    ─ Hé, toi ! Mon Dresseur veut se battre contre le tien !

    Je me tournais vers l'origine de la voix. Un gamin se tenait devant nous, avec à ses côtés un Rondoudou et un Roucarnage. Ce dernier me fixait d'un air interrogé.

    ─ Je ne pense pas qu'il soit en mesure de répondre.

    Il hocha la tête et transmis le message. Dans cette forme, je n'étais pas capable de comprendre le langage humain, mais je pus comprendre ce que l'humain avait ordonné à ses Pokémon. « Tuez son Dresseur, je le veux dans mon équipe. » Personne ne touchera à Narlizu. Je sautais sur le dos de l'oiseau, et le plaquais à terre. Je n'eus pas le temps de faire quoi que ce soit car l'autre me percuta et m'envoya contre un arbre. Sonné, je mis quelques secondes avant de reprendre mes esprits. Ce fut quelques secondes de trop. Mes ennemis avaient presque atteint mon allié. Il allait mourir si je ne faisais rien. Je courais, alarmé, alors qu'ils se rapprochaient dangereusement. J'étais trop lent. Trop lent. Un cri rauque s'échappa de ma gorge, et je perdis conscience.


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique